Haïti-TPS-Miami : Déporter 60 000 Haïtiens est criminel

18425190_1927021687513655_3491639042385340934_nDes centaines de manifestants, des Haïtiens, des Américains, des Hispaniques, avaient défilé le samedi 13 mai dernier devant les locaux du Bureau d’Immigration à Miami pour réclamer l’extension du TPS (TemporaryProtectedStatus) pour les 60 000 Haïtiens qui bénéficient de ce statut accordé par le président Obama au lendemain du séisme du 12 janvier en Haïti.

Des représentants de diverses organisations de la Diaspora étaient présents comme Fanm Ayisyen nan Miyami (FANM), l’organisation syndicale SEIU, Catholic Charities, Miami-Dade Democratic party ;des élus locaux comme la sénatrice haïtiano-américaine de la Floride,Daphnée Campbell, le maire de la ville de North Miami, Smith Joseph, l’ex-maire de North Miami,André Pierre, le commissioner de la ville de Miami, Keon Hardemon ; des représentants du secteur culturel comme Jenel Cecibon et Rodney Noël (Compas Festival) ; des activistes comme Marleine Bastien, Gepsie Mettelus, Jack Lieberman, Farah Juste ; des détenteurs de TPS comme la journaliste Farah Larrieux et tant d’autres. Ils étaient tous venus réclamer à cor et à cri du président Donald Trump l’extension de la résidence temporaire américaine pour nos compatriotes.

18446723_1927021634180327_1769008115565766798_nLes manifestants défilaient avec des pancartes portant des slogans comme « TPS oui, déportation non », « le TPS est la liberté », « Haitian Lives Matter » (la vie des Haïtiens compte), « Le TPS maintenant, Donald Trump», « Renouvelez le TPS pour 24 mois », « Déportez les racistes, pas les immigrants », « Les immigrants payent aussi des taxes », « Président Trump, faites ce qui est juste » etc.

Cette manifestation avait pour but de faire pression sur la nouvelle administration américaine pour renouveler le TPS après que les Services d’immigration aientrecommandé de mettre fin au TPS pour les Haïtiens car la situation en Haïti se serait améliorée 7 ans après le séisme du 12 janvier. Si le président Trump ne prolonge pas le TPS, cela signifie que près de 60 000 compatriotesdeviendraient de ce faitillégaux et seraient candidats à la déportationà partir de janvier 2018.

18449710_10155417575578919_5559826507307362842_o« Déporter 60 000 personnes en Haïti à l’heure actuelle serait un acte criminel », a déclaré l’un des manifestants. « Haïti ne s’est pas encore remise du séisme du 12 janvier et a été frappée l’annéedernière par l’ouragan Matthieu », poursuit-il. « Haïti est en proie àune crise alimentaire et une crise de logement, de milliers de personnes sont encore sans abris. Le pays n’a pas les ressources nécessairespour recevoir ces 60 000 ressortissants », a réagi un autre.

«L’Amérique est à nous tous, nous n’irons nulle part », a lancé pour sa part l’activiste Farah Juste qui ajoute : « Ils oublient que nous avions aidé les USA dans la bataille de Savannah ».

Les Haïtiens sont de rudes travailleurs, ils ne viennentpas ici pour obtenir de l’aide du gouvernement mais pour travailler et aider leur familles restées en Haïti, a déclaré le représentant d’une organisation syndicale en réaction à une récente décision de l’administration américaine qui chercher à criminaliser des Haïtiens afin de ne pas leur accorder le TPS.

« Les détenteurs de TPS ne sont pas des criminels, ce sont des rudes travailleurs qui paient des taxes dans ce pays », a plaidé une détentricede TPS qui ajoute : je n’ai nulle part d’autre où aller.

Les Haïtiens ont besoin du TPS ; ce sont des gens respectueux deslois du pays, a ajouté pour sa part le commissioner de Miami, Keon Hardemon.

L’actuel Maire de North Miami Smith Joseph a de son côté fait savoir que les Haïtiens ont contribué a l’indépendance des USA. « Nousne réclamons pas de faveur ».

D’autres participants à la marche du 13 mai ont demandé au président Trump de tenir la promesse qu’il avait faite lors de sonpassage àLittleHaiti l’annéedernière. En effet, le président Trump avait promis lors de sa campagne électorale d’être « le plus grand champion de la causehaïtienne». « Ce n’est pas en déportant 60 000 Haïtiens que Trump sera le champion des Haïtiens, a ironisé l’un des protestataires.

« Les immigrants ne sont pas le problème et la déportation n’est pas la solution. Ce sont les immigrants qui font de l’Amérique un grand pays », a pour sa part déclaré Jack Lieberman, activiste et grand ami de la communautéhaïtienne.

« 7 ans après le séisme en Haïti, les conditions de vie n’ont pas changé », a indiqué pour sa part Farah Larrieux, détentrice de TPS. « Elles ont même empiré notammentà cause de la corruption, d’autres catastrophes naturelles et des maladies comme le choléra que les Nations-unis ont apporté àHaïti. Les Haïtiens sont des victimes », explique-t-elle.

La célèbre écrivain haïtiano-américaine Edwige Danticat était aussi présente. Elle a salué les manifestants qui avaient fait le déplacement. Au moment où Mme Danticat s’exprimait, une clameur soudaine s’est élevée de la foule. Les manifestants levèrent les yeux vers le ciel et virent le soleil entouré d’un arc-en-ciel. « Dieu a répondu à nosprières s’exclama Marleine Bastien, l’une des organisatrice de la marche. La foule a crié de joie. « Dieu a entendu notre cri, il nous envoie un signe du ciel », s’est réjoui un manifestant. Pour faire suite, Farah Juste a enchainé avec sa célèbre chanson contestataire « Alouya pou Ayiti ».

La manif s’est terminée sur une animation de la bande Rara Lakay et aux cris de « Nous n’irons nulle part, l’Amérique est à nous tous ».

Jonel Juste

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Author: jjuste02

Journalist, Communication Specialist, Social Media Marketer, blogger, writer, etc.

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